Activités à faire à la maison | BALADE DANS NOS ARCHIVES

  Beaucoup se retrouvent chez eux-elles en ce moment, sans l’avoir prévu. D'autres se déplacent avec précaution entre leur domicile et leur lieu de travail, empruntant des modes de transport nouvellement contraints. Certain-e-s ont le luxe de s’isoler, tandis que d'autres doivent sans cesse retourner vers des lieux de contamination potentielle. Certain-e-s ont déjà l’habitude d’être chez eux-elles, mais doivent maintenant faire face à une précarité exacerbée. Et d'autres sont loin de leur maison, sans même avoir la liberté d'y aller : celleux qui sont en prison, en détention, dans des abris, en transit.   Devrions-nous, à présent, considérer tout environnement comme une «écologie intime»? En temps normal, un foyer est vu comme un espace intime. Il le devient d’autant plus en période de confinement, où plusieurs sphères de notre vie sont forcées de coexister : le travail, les loisirs et la maladie se déroulent dans les mêmes pièces. Nos quartiers constituent une autre écologie intime reconnaissable : quel meilleur rappel de notre proximité habituelle que l'imposition déstabilisante de deux mètres entre nous? Des études récentes suggèrent que, même dans nos échanges spontanés dans l'espace public, « nous traduisons nos réseaux sociaux en réseaux microbiens, transférant des microbes bénins ou bénéfiques à nos voisin-e-s, et en acquérant les leurs en retour. » (1) Il est désormais clair que nos interactions dans l'espace collectif ont des répercussions à l'échelle individuelle : la décision de s'éloigner ou de se rassembler, d'interrompre le loyer ou de le réclamer, de sortir ou de rester chez soi, a un impact sur la vie des autres. Et les fermetures massives qui se produisent dans le monde (fermeture d'une porte, d'une frontière, d'une entreprise), bien qu'elles nous isolent, nous rappellent notre interdépendance. Nos réseaux en ligne sont une autre forme d'écologie. Parler d’Internet comme d’une écologie est plus qu'une métaphore utile, puisque les données, les dispositifs numériques, les espaces de stockage et les services en ligne sont des choses matérielles avec un impact écologique tangible. En quelques mois (ou quelques semaines dans certains lieux), un passage précipité et désordonné vers la vie virtuelle a mis en lumière la densité des écologies en ligne. Alors que nous voyons un virus faire le tour de la planète, nous savons que les conditions de vie et actions dans un endroit se répercuteront ailleurs. Alors qu’à des degrés divers, une grande partie du monde est isolée, les liens intimes entre nos écosystèmes deviennent évidents. Ainsi, nous voulons vous présenter quelques œuvres de nos archives ayant exploré diverses écologies intimes et, à travers ces œuvres, susciter la réflexion et la conversation. (1) Ed Yong, "How Your Social Life Changes Your Microbiome," The Atlantic, consulté le 7 avril 2020.

Nous nous inspirons d’activités issues de nos archives afin de proposer des conversations et expérimentations à faire chez soi. La série générale rassemble des propositions qui ont exploré diverses écologies intimes, générant réflexions et conversations pour nourrir notre imaginaire collectif. La série famille met de l’avant des projets qui, à travers des activités et questions, nous aident à penser de nouvelles façons d’être ensemble, chez nous, durant cette période de distanciation physique.

GÉNÉRAL : Écologie intime #1

S'inspirer du projet Queer Sexting Party de Kinga Michalska pour cultiver des intimités en ligne en temps de crise.

GÉNÉRAL : Écologie intime #2

Raconter les solidarités queer avec QT.bot de Lucas LaRochelle.

GÉNÉRAL : Écologie intime #3

Quelques ressources tirées du Commons Lab de Cornelia Sollfrank pour repenser nos espaces communs.

GÉNÉRAL : Écologie intime #4

La Table de Julie Faubert comme tremplin pour imaginer des façons de se rassembler dans le futur.