Queer Sexting Party | Kinga Michalska

Participant·e·s

 

ATELIER / PARTY | Queer Sexting Party
Artiste : Kinga Michalska
DJ : Carmen Colas (LSD – Lesbian Speed Dating)
Le vendredi 14 février 2020
De 19h30 à 22h30
Au Studio XX
Entrée – 5$ (personne ne sera refusé-e pour manque de fonds)

Pour la Saint-Valentin, l’artiste Kinga Michalska invite les personnes queers et leurs allié-e-s à se joindre à une soirée de sexting queer ! Les participant-es partageront d’abord leurs stratégies de sexting, leurs questions et leurs insécurités dans le cadre d’une discussion de groupe, avant de prendre part à une expérience collective de sexting. L’amour et le désir queer, le consentement, le vocabulaire inclusif et les politiques de désirabilité nourriront les échanges et poseront les bases d’un jeu consensuel. Il-elle-s entameront ensuite une discussion de groupe en ligne cryptée où chacun-e créera son propre persona et enverra textes, photos, vidéos, enregistrements audio, gifs et emojis de façon anonyme. Tou-te-s seront invité-e-s à prendre part à cette conversation, ou pas – le voyeurisme étant aussi une forme de participation 😉

Les participant-e-s pourront aussi s’inscrire à un blind date de queer sexting! La soirée sera pimentée par les mélodies cochonnes de Carmen Colas.

Pour réserver votre place, merci de contacter ateliers@studioxx.org
Vous pouvez payer votre entrée en ligne, ou le jour de l’événement en espèces.



« Malgré l’accessibilité grandissante des services de rencontres en ligne, les plateformes conçues pour abriter notre plaisir numérique reproduisent en grande partie les scripts genrés et hétérosexuels axés sur la validation d’objectifs, la gratification instantanée et la performance d’identités de genre. Dans l’effort de développer des pratiques alternatives, Kinga’s Queer Sexting Party propose une expérience participative de sexting communautaire s’aventurant vers les potentiels radicaux d’un érotisme numérique queer.Avec le filtre technologique appliqué au sexe, nous pouvons nous détacher des limitations spatiales et culturelles de notre matérialité, et ainsi habiter nos corps et nos genres plus librement. Nous pouvons nous métamorphoser en la forme que nous souhaitons (1). Il suffit d’un mot pour que mon clito devienne une bite, et un pépin de pamplemousse une soyeuse ouverture de sept pieds de long. Même pendant qu’elles textent, mes mains peuvent donner du plaisir à mon-ma partenaire partout à la fois. Au toucher, chaque surface de contact reste une barrière qu’aucune perforation ne pourra vraiment dissoudre. Quand je sexte, je suis poreux-se, je peux te prendre d’un coup, en entier, fusionner complètement, mon dos devenant ton dos, mes odeurs tes odeurs.L’atelier proposé par Kinga est un espace pour l’échange de stratégies élargissant notre vocabulaire de sexting en reconsidérant les sens pouvant être perçus comme érotiques. Est-ce qu’une image de vagues s’écrasant sur le rivage te fait mouiller? Qu’en est-il d’un rose doux, d’un jaune criard, de mycélium enlacé ou de mousse duvetée? N’est-ce pas délicieux de découvrir – à l’intérieur de cette ellipse fugace, exhibitionniste – le cheminement de la pensée de votre amant-e alors qu’il-elle compose un message? Lorsque nous sextons, l’appareil lui-même est impliqué dans la pratique de notre plaisir érotique. Les corps se mêlent à la machine et deviennent des amalgames de chair et de technologie. Le téléphone devient un jouet vecteur de notre communication érotique, à la fois vibrante et fébrile. Les écrans deviennent des objets de fétiche, quelque chose que nos doigts tapent, agitent, attrapent et caressent. Les technologies de communication numériques permettent de recevoir des retours et appréciations instantanés plus aisément que jamais. Mais qu’en est-il du silence? Dans l’acte sexuel physique, on utilise un éventail d’indicateurs non verbaux pour indiquer notre (dé)plaisir. Lorsque nous sextons, nous sommes limité-e-s au mot et à l’image. Ne pas recevoir de réponse immédiate peut nous faire sentir vulnérable – pourtant, c’est précisément lorsque l’on va trop vite que l’on peut (se) blesser par inadvertance. Un sexting consensuel et queer interroge notre rapport au rythme de l’écriture érotique afin d’aborder le pouvoir communicatif du silence textuel. En prenant le temps de ralentir, de s’engager l’un-e l’autre dans un échange délibéré, et de faire durer le plaisir mutuel – peut-être d’abord de manière inconfortable – les technologies numériques peuvent nous aider à développer notre communication et à établir des liens plus braves et merveilleux. »

Hannah Kaya

Traduction : Alexandre Piral

 (1) Jacob, Tai. “Sex over the Airwaves.” ​The McGill Daily​, 2017, www.mcgilldaily.com/2017/11/sex-over-the-airwaves/.

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Kinga Michalska est une artiste queer d’origine polonaise basée à Montréal. Entre la photographie, l’image en mouvement et les pratiques somatiques, son travail est axé sur les thèmes de l’intime, du genre et de la sexualité, de la mémoire et de la guérison. 

Hannah Kaya est une autrice et chercheuse interdisciplinaire basée à Montréal. Son travail est le plus souvent performatif, thérapeutique et empreint de pensée écologique.