EXPOSITION | Black Quantum Futurism + McGilchrist

Participant·e·s

Exposition en ligne
28 avril – 28 juin

DISCUSSION en ligne
Jeudi 18 juin, 12h – 13h
Le lien sera partagé dans cet événement.

En raison des mesures de confinement, l’exposition a été adaptée a un format en ligne.

Visitez l’exposition en ligne

Black Womxn Temporal Portal (The Future(s) Are Black Quantum Womanist)
– de Black Quantum Futurism (Camae Ayewa & Rasheedah Phillips) 

Black Womxn Temporal Portal est un portail sculptural et une plateforme web transportant son utilisateur-rice vers un sanctuaire temporel éphémère pour les femmes, les personnes non binaires et les filles noires. S’appuyant sur leurs expériences temporelles uniques et intersectionnelles, le portail résiste à un futur dominant, blanc et linéaire pour manifester la nature plurielle, subjective et quantique d’un ou de futurs où les femmes, les personnes non binaires et les filles noires existent, aimées et appréciées, dans un endroit sûr. À travers un temps interactif et non linéaire, une carte, un ensemble d’outils, de rituels, et de temporalités inspirées du féminisme noir, le portail nous prépare à un ou des future(s) féministes noirs. 

X–cosmos–X
d’Olivia McGilchrist

X-cosmos-X s’intéresse à l’eau et à la submersion à travers des technologies sur écran, stimulant une expérience contemplative et immersive. S’inspirant des notions de « marée » et de « cosmos des Caraïbes » de l’écrivain et poète barbadien Kamau Brathwaite, McGilchrist superpose des vidéos et des shaders d’eau en 3D pour créer des environnements sous-marins virtuels, fluides et expérimentaux, mettant de l’avant des espaces non occidentaux. X-cosmos-X fait partie d’un projet de recherche plus vaste où la réalité virtuelle (RV), les installations multimédia et sur écran ont le potentiel de perturber les identités postcoloniales par des représentations hybrides de corps humains et non humains.

 

Immersions spéculatives

« Le flot du temps, le retour des marées. Des phénomènes aux contours fixes, au rythme inéluctable – ou cette solidité est-elle un mirage?

Dans les réalités virtuelles d’Olivia McGilchrist, corps et espaces sont fluides, leurs textures se superposent, les frontières se brouillent ; en émerge une cosmogonie d’incarnations insaisissables. Avec le collectif Black Quantum Futurism, Camae Ayewa et Rasheedah Phillips manipulent aussi la réalité, surimprimant le passé au présent pour ouvrir le futur aux corps marqués par l’aliénation. Chacune de ces pratiques, depuis la complexité de leur contexte et toutes deux imprégnées des altérités dont l’expérience humaine se compose, interrogent l’expérience du réel et l’éclatent pour en explorer la dimension prismatique.

Car il y a aussi les architectures sociales, les interventions humaines, où le temps se compte et la marée se casse. La matière de l’espace-temps peut s’étirer et se comprimer, libérer ou enfermer les corps qui la traversent. Leurs trajectoires ne sont pas toutes identiques ni même indemnes. Le réel est fragmenté par la multitude d’expériences qu’il contient.

Ici, maintenant, mais aussi là, les artistes proposent de tourner les sens à la fois vers l’intérieur et l’alentour dans une expérience immersive de déprogrammation des attentes. Dans X-cosmos-X, écrans et vidéo se superposent, multipliant les textures et dimensions pour submerger les sens. Les environnements sous-marins forment une topographie fluide, éminemment immersive, propice à la contemplation ; un cosmos qui se parcourt dans l’errance, un état transitoire réactif au flux de la matière. Dans Black Womxn Temporal Portal, le virtuel se mêle au IRL[1], formant un sanctuaire afrofuturiste où les corps noirs femmes, filles et non binaires peuvent enfin s’appartenir. Les dimensions passées, présentes et futures s’incorporent dans un vortex atemporel, formant une capsule où forger la mémoire mystique d’un futur encore et toujours à spéculer.

Ces installations forment des échappées, permettent le souffle. Dans ces exutoires, l’expérience du corps se projette en réalités autres, ouvertes, possibles. Bien que ces lieux soient éphémères, leur expérience transcende le cadre du présent en offrant des outils de résistance à l’effacement. Leurs mirages sont mouvants, mais leur mouvement peut servir de guide, de bouée à travers la marée du temps. » – Marilou Craft

[1] acronyme de In Real Life (dans la vraie vie), en opposition à URL qui fait référence à l’adresse d’un site internet et par extension à une réalité virtuelle, en ligne.

 

Black Quantum Futurism est un collectif multidisciplinaire de Philadelphie formé par les artistes noires Camae Ayewa (qui performe aussi en tant que Moor Mother) et Rasheedah Phillips (qui est également autrice, militante et avocate communautaire).
À propos de Black Womxn Temporal Portal: www.blackwomxntemporal.net
À propos de Black Quantum Futurism: https://www.blackquantumfuturism.com/about

Olivia McGilchrist est une artiste multimédia et éducatrice franco-jamaïcaine blanche qui aborde les questions d’identité et d’incarnation par le biais de la réalité virtuelle et de l’installation vidéo.

Marilou Craft est autrice / traductrice / dramaturge / féministe / noire / queer / montréalaise.

 

Photos : courtoisie d’Olivia McGilchrist et de Black Quantum Futurism (Camae Ayewa & Rasheedah Phillips) (détails)